Le
MOT DE Janvier (par Benoit)
Une fois n'est pas coutume, c'est avec du retard que le premier
bulletin de l'année est édité. La raison est toute simple : le bug de l'an 2000
tant annoncé est arrivé avec un an de retard chez Philippe, et son ordinateur
s'est auto-détruit de désespoir (on a tout de même sa fierté dans le cruel
monde du silicium ! !) . Notre éditeur favori est donc momentanément privé de
son outil de loisir et de travail pour notre club. C'est pourquoi j 'ai
ressorti une vieille mise en page, intégré les dernières nouvelles et vogue la
galère, à moi d'écrire.
La très bonne surprise du début d'année est la superbe, époustouflante,
excellente et magnifique victoire de l'équipe en Nationale IV contre VASPTT, 5
à 2 à l'extérieur s'il vous plait ! Elle nous permet maintenant d'assurer le
maintien et aussi pourquoi pas, de viser la montée. Il est vrai que de sérieux
obstacles nous attendent encore. Cependant, si nous faisons preuve d'autant de
combativité que ce jour-là, rien ne nous empêchera d'effectuer un parcours
sensationnel. Alors continuons sur notre lancée car cet exploit est à notre
portée
Parmi les parties gagnées lors du match, nous en avons choisi une, la
magnifique prestation de Rémy qui, en un tour de main, s'est débarrassé
rapidement de son adversaire. Et pourtant, l'ouverture a été jouée finement.
Rémy lui-même ne s'est pas rendu compte que les Blancs ont suivi à la lettre la
théorie jusqu'au 8eme coup !Malheureusement pour eux, un mauvais
positionnement de la Dame deux temps plus tard leur a gâché une partie qui
aurait pu devenir passionnante.
NOS JOUEURS ANALYSENT
1. e4 e6
2. d4 d5
Une bonne Française comme les aiment nos joueurs de
St-Michel, pour la plupart de grands connaisseurs en la matière.
3. Cd2 c5
Variante Tarrasch, très active de part et d'autre.
Les Noirs optent tout de suite pour le contre jeu en jouant 3... c5.
4. ed ed
Sous-variante d'échange que l'on ne rencontre pas
souvent mais qui est cependant adoptée par de très grands joueurs, notamment
les champions du monde Euwe, Smyslov et Karpov. Les Noirs sont tout de suite
confrontés au problème du pion isolé.
5. Fb5
L'autre suite principale est 5. Cgf3 qui permet aux
Blancs de garder l'initiative
5… Cc6
Il est également possible
de contrer l'échec par 5... Fd7 mais avec la continuation 6. De2 De7 7. Fd7 Cd7
8. de Cc5 _9. Cb3 De2 10. Ce2 Cb3 11., ab Fc5 12. Fd2 Ce7 13. Fc3 (Euwe -
Botvinnik, Moscou, 1948), les Blancs maintiennent un avantage minime. Lors de
la partie Karpov - Korchnoï (Baguio, 1978), les Blancs ont essayé d'améliorer
leur position en jouant 13. Cf4 mais après
13... 0-0 14. 0-0 Tfd8 15. Cd3 Fb6, la partie devient égale.
6. De2 Ici aussi, il est possible de jouer 6. Cgf3,
accélérant le petit roque.
6... Fe7 La défense la plus adaptée. Après 6... Fe6 7. Cgf3
Db6 8. 0-0, les Blancs sont mieux. Ils le sont également après 6... De7 7. de
De2 8. Ce2 Fc5 9. Cb3 Fb6 10. a4 Cge7 11. a5 Fc7 12. Ff4 (Szabo -
Barcza, Stockholm, 1952).
7. de Cf6 8. Cb3
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les Blancs
ont jusqu'ici très bien joué. Il est utile de garder le pion c5, même
temporairement. Le lâcher trop tôt permet aux Noirs d'élaborer une contreattaque.
Par exemple, 8. Cgf3 0-0 9. 00 Fc5 10. Cb3 Fb6 11. c3 Fg4 12. Dd3 Dd6 13. Cbd4
Ce4 14. h3 Fh5 15. Fe3 f5 16. b4 f4 17. Fc6 fe et les Noirs gagnent (Fridstein - Petrossian, X If
Moscou, 111751).
8... 0-0
On reste toujours dans la théorie. Les Blancs ont à
ce point précis de la partie le choix du roque afin de mettre leur Roi en
sécurité. Ayant déjà un pion d'avance, ils pourront s'acharner à le conserver
tout en ayant la possibilité de poser une autre question au pion isolé d5 (ou
aux deux pions d5 et c6 dans le cas d'un échange Fou-Cavalier). On peut donc
- soit choisir le petit
roque : 9. Fc6 bc 10. CO Te8 11. Ce5 Ff8
12. 0-0 ;
-
soit le grand roque : 9. Fe3 Te8 10.
00-0 a5 11. a4 Fd7 12. Cf3.
Notons
cependant que dans ce deuxième cas de figure, tout peut devenir très compliqué,
telle que l'a montré la partie Vassioukov - Botterill (Hastings, 1979) : après
le grand roque des Blancs puis la sortie du Cavalier en f3, les Noirs ripostent
par 12... Cal 13. c4 Cb5 14. cb Fc5 15. Cc5 Tc8 16. Rb l Tc5.
9. Fc6 bc
Les Blancs optent donc
pour le petit roque. Mais ...
10. Dd3 ?
Coup illogique dont vont
profiter immédiatement les Noirs. Les Blancs voulaient peut-être laisser la
case e2 au Cavalier et roquer ensuite.
10... a5 11. a4
Réponse automatique des Blancs qui aurait été
adéquate dans une autre situation.
Il... Fa6
Toutes les pièces Noires entrent en jeu, compensant
largement la perte du Pion. Quoique en grande difficulté, les Blancs ne sont
pourtant pas encore perdants. 11 subsiste toujours la possibilité d'effectuer
le grand roque, par exemple, après 12. Dc3 Ces 13. DG Te8 14. Fe3 et 15. 0-0-0
; ou bien 12. DO Te8 13. Fe3 Ff8 (13... Fc5 ?! 14. Cc5 d4 15. 0-0-0) 14. 0-0-0. Les Blancs vont
cependant paniquer, jouant de plus en plus mal, alors que Rémy, emporté par une
vague créative ultra-offensive, va résoudre en quelques coups le problème.
12. Dd4 Ce4 ! 13. Ff4 Ff6 14. Fe5 Fe5 15. De5 Te8
La
situation des Blancs est catastrophique. Au mieux, ils perdent une Tour. En
fait, ils auraient tout aussi bien pu abandonner au lieu de s'efforcer à
prolonger un martyr inutile.
16. De8
Désespoir et fatalité ! 16... De8
Quoi
qu'ils fassent, les Blancs n'arrivent quand même pas à sauver leur Tour.
17. Cd4 Cg3 18. Rd2 Chl
Supériorité écrasante pour les Noirs. La suite,
question élémentaire de technique, ne présente plus d'intérêt. 19. Cge2 Cf2 20. Tel Dd7 21. c3 Te8 22. b4 Fe2 23. Te2 Te2 24. Re2 Ce4 25. h3 Cc3 26. Rd3 Ca4 27. ba
Cc5 0-1
